Aristote

Lire Aristote : présentation du cours

« Le bonheur est donc coextensif à la contemplation, et plus on possède la faculté de contempler, plus aussi on est heureux, heureux non pas par accident, mais en vertu de la contemplation même car cette dernière est par elle-même d’un grand prix. Il en résulte que le bonheur ne saurait être qu’une forme de contemplation », Ethique à Nicomaque X 9, [1178 b 28].

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Ce cours a été dispensé par Jean Michel Muglioni au Lycée Dorian lors de la première année d'activité de l'Université Conventionnelle entre octobre 2008 et mai 2009.  Il comporte 13 séances accessibles ici même.

Les œuvres d’Aristote qui nous ont été transmises sont d’une telle facture qu’elles ne peuvent généralement être lues que par des spécialistes, dont les travaux eux-mêmes ne sont pas toujours accessibles. Ce cours voudrait permettre au lecteur non universitaire de lire directement Aristote.

Si l’œuvre morale qui en est l’objet est un des textes aristotéliciens les plus accessibles, sa lecture doit permettre d’entrer dans une grande philosophie dont les parties ne sont pas séparables. Ainsi le dernier livre de l’Ethique à Nicomaque est une analyse du plaisir dont l’archétype est la contemplation de la vérité, c’est-à-dire la vie philosophique : notre commentaire tâchera de ne jamais perdre de vue cette fin ultime, le plaisir de voir, sur lequel s’ouvre la Métaphysique : vivre, au sens le plus fort du terme, c’est voir. 

Nous commencerons par réfléchir sur notre rapport à l’antiquité, et par rappeler en quel sens Aristote est un socratique. 

Parmi les divers travaux disponibles, on consultera aisément la traduction de Pascale Nau. ; celle-ci est également téléchargeable au format e-book.

Une mise au point sur désir et éducation dans l'éthique d'Aristote

Dans le texte suivant, Jean-Michel Muglioni propose de compléter la réflexion sur l'éthique aritstotélicienne, et en particulier sur la question de la naturalité des désirs, qu'il avait développée lors de la séance du 27 novembre 2008 de son atelier de lecture d'Aristote. Faut-il en effet tenir nos désirs pour des forces innées préexistantes à toute éducation ; forces que notre destin serait alors de subir et de tenter d'accorder malgré elles, par la ruse ou la contrainte? C'est toute la question de la possibilité d'une paix réelle avec soi-même qui est en jeu ici, et avec elle, la condition de possibilité de la vie de l'esprit, c'est-à-dire de ce qu'Aristote présente comme la perfection de toute existence humaine.